NUMÉRO 6
Il nous aura fallu du temps pour sortir ce numéro... Depuis le premier shooting jusqu'à cet édito, les membres de la rédaction on extrait des placentas par leur vagin, adapté l'onéreux LAT (Living Apart Together), divorcé du "bien-aimé", coupé les ponts avec leur mère ou vu partir leurs impérieux ados...
Au sein même de notre petite familles qu'est la rédaction de People Are Strange, nous avons perdu des plumes (qui s'en sont allées - scandale ! - au gré des rédactions qui rémunèrent leurs contributeurs).
Nous, les derniers Strangiens, étions donc affairés à démêler nos inextricables histoires de famille (et d'argent), en même temps que nous enquêtions sur les fonctionnements de cette étrange tribu intime. Fruit du hasard ? Nullement !
La famille est un tissu opaque qui recouvre tout. A moins que ce ne soit plutôt une boule niché au coeur du monde et au fond du ventre.
Un organe en plus qui respire aussi fort qu'il transpire.
Confinée, la famille a dégagé toutes ses odeurs de guimauve, de laine d'agneau, de courant d'air chaud, de crumble à la fleur d'oranger qui refroidit, selon les mots de Christophe Sheldrake (interrogé dans notre dossier sur l'odeur du bébé). Elle s'est complètement ouverte au champ des sens, et a scintillé de toute son " infamille ".
Quelles est l'odeur des vacances ? Celle du garage de mamie ? Vous rappelez-cous des bruits que font les pas de l'amoureux qui s'en va ?
Nous avons abordé la thématique de la famille, dans ce numéro nostalgique qui vient de nos tripes, par le prisme des sensations, et nous avons laissé les images et les mots de jeunes artistes contemporains qui nous ont fait l'honneur de participer, retranscrire librement leurs émotions.